Situé dans la province de Gaza, au Mozambique, le parc national de Banhine s’étend sur une vaste superficie de 7000 km² et constitue une pièce maîtresse de la Grande Région de Conservation Transfrontalière du Limpopo (GLTFCA). Ce parc, encore loin des circuits touristiques traditionnels, est riche en biodiversité et en écosystèmes uniques. Il joue un rôle crucial non seulement en tant que corridor de faune sauvage mais aussi comme havre de paix pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs. Fondé le 26 juin 1973, le parc a vu ses limites redéfinies en 2013 pour mieux refléter la réalité sur le terrain et intégrer la présence humaine.
Importance écologique et historique du parc national de Banhine
Le parc national de Banhine se caractérise par ses vastes plaines inondables, qui se transforment en lagunes pendant la saison des pluies – des conditions idéales pour faire un safari au Mozambique. Cette spécificité géographique en fait une zone de passage essentielle pour les oiseaux migrateurs. En effet, on peut y voir des milliers d’oiseaux africains durant cette période, attirés par ces plans d’eau. Au cœur de cette région aride où les précipitations annuelles ne dépassent pas 430 mm, les zones humides de Banhine jouent un rôle vital comme source d’eau pour les terres environnantes.
Historiquement, le parc a été créé pour protéger les populations de girafes et d’autruches. Malheureusement, ces espèces ont presque été éradiquées en raison de la guerre civile et du braconnage commercial. Toutefois, depuis 2018, la collaboration entre la Peace Parks Foundation et l’Administration Nationale des Aires de Conservation du Mozambique (ANAC) vise à restaurer cet écosystème en réintroduisant la faune et en renforçant les mesures anti-braconnage.
Faune et flore du parc national de Banhine
Bien que les chiffres de la faune sauvage restent encore bas à cause du braconnage historique, la réintroduction de plusieurs espèces est prévue. Les zones humides au nord du parc sont particulièrement riches en oiseaux aquatiques, attirés par les plans d’eau saisonniers, et l’on y trouve une concentration élevée de la grue caronculée, une espèce en danger.
Le parc abrite également une faune comprenant des autruches, des impalas, des grands koudous, des cobes de roseaux, des céphalophes, des oréotragues, des porcs-épics et des phacochères. Les prédateurs tels que les léopards, les servals et les hyènes tachetées sont présents en petit nombre. Plus récemment, il a été observé que des éléphants utilisent à nouveau les anciennes routes de migration qui ont été restaurées.
Pour enrichir encore la diversité de ce parc, des recherches sont menées pour évaluer les corridors potentiels entre les parcs nationaux de Banhine et du Limpopo. Des chercheurs ont notamment observé des hippopotames et des éléphants traversant ces corridors, prouvant ainsi leur fonctionnalité écologique.
Activités et accès
Le parc national de Banhine s’adresse principalement aux aventuriers en quête de découvertes hors des sentiers battus. L’absence d’infrastructures et d’activités organisées renforce son attrait pour ceux qui aiment explorer les écosystèmes naturels en autonomie, généralement avec des véhicules tout-terrain. Les ornithologues seront particulièrement comblés par la richesse aviaire des zones humides au nord du parc.
Pour les amateurs de paysages, les panoramas offerts par le parc sont époustouflants, rappelant les grandes plaines du Serengeti avec ses étendues herbeuses. Bien que l’accès puisse être difficile en période de pluies (de novembre à avril), les circuits de randonnée et les pistes carrossables permettent de s’immerger pleinement dans cet environnement en saison sèche.
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Climat et meilleure période de visite
Le climat de Banhine peut être comparé à celui du reste du Mozambique, comme l’île d’Inhaca ou l’île de Mozambique, avec une saison des pluies et une saison sèche distinctes. La période idéale pour visiter le parc s’étend de juin à octobre. Durant ces mois d’hiver sec, les herbes sont courtes et les routes restent praticables. Pour les passionnés d’ornithologie, la saison humide reste intéressante malgré les possibles inondations des routes, avec la présence abondante de grues, pélicans et autres oiseaux aquatiques.
Pour ceux qui planifient une expédition à Banhine, il est conseillé d’utiliser des véhicules 4×4 et de voyager en convoi, surtout durant la saison des pluies où les conditions de route se détériorent considérablement. Le parc est situé à environ 800 km de Maputo, ce qui nécessite une planification logistique minutieuse.
Initiatives communautaires et défis sociaux
Les communautés locales vivant en et autour du parc national de Banhine dépendent fortement de la terre et des ressources naturelles pour leur subsistance quotidienne. L’agriculture sur brûlis pratiquée par ces populations a causé des dommages à l’environnement. En période de sécheresse, ces pratiques agricoles insoutenables poussent les habitants à se tourner vers la chasse et la pêche, exacerbant la pression sur la faune locale.
Pour atténuer ces impacts, des programmes de développement socio-économique et des moyens de subsistance alternatifs sont en cours. Ces initiatives, encore en phase de faisabilité, visent à offrir des solutions durables tout en encourageant les communautés à protéger l’environnement. En parallèle, des sources d’eau permanentes sont mises en place hors des limites du parc pour inciter les résidents à se relocaliser, réduisant ainsi la pression humaine sur les habitats naturels.
Projets et perspectives
Les efforts actuels pour revitaliser le parc national de Banhine sont axés sur la réhabilitation de l’écosystème et le retour de la faune. Une fois que la sécurité de la zone sera renforcée grâce aux mesures anti-braconnage, la réintroduction progressive d’espèces est prévue. Cela contribuera non seulement à la restauration écologique mais aussi à l’essor de l’éco-tourisme, générant ainsi des revenus pour les communautés locales et renforçant la conservation à long terme.
Le parc national de Banhine fait partie intégrante du projet plus vaste de la Grande Région de Conservation Transfrontalière du Limpopo, qui inclut également les parcs nationaux de Zinave et du Limpopo au Mozambique, le parc national de Gonarezhou au Zimbabwe et le parc national Kruger en Afrique du Sud. Ce réseau vise à créer une grande réserve protégée interconnectée de plus de 95 624 km², facilitant ainsi le libre déplacement de la faune et assurant une meilleure conservation des écosystèmes.
Le parc national de Banhine, bien que moins fréquenté et encore en phase de restauration, représente un trésor de biodiversité et d’opportunités pour les passionnés de nature et de conservation. Les initiatives en cours pour restaurer cet écosystème précieux et pour améliorer les conditions de vie des communautés locales sont des exemples inspirants de ce qu’une collaboration internationale et un engagement local peuvent accomplir. Alors pourquoi ne pas envisager de visiter Banhine et contribuer, à votre manière, à cette aventure de conservation et de renaissance écologique ?